Après Hélène Aldeguer, c’est un nouvel illustrateur, Boutanox qui prête son talent pour la réalisation (et la mise à jour) de plusieurs de nos stickers. C’est l’occasion de présenter son travail, et les raisons qui l’ont amené à prendre contact avec nous.
Les 4 stickers dessinés ou redessinés par Boutanox (cliquez sur une image pour lancer le diaporama) :
Est-ce que tu peux présenter un peu ton travail ?

Alors je suis auteur-illustrateur, je fais des ateliers de découverte de la BD et des boulots de commande, mais mon boulot s’articule surtout autour de la BD, pour son potentiel narratif. Au départ, le dessin était pour moi une façon de m’échapper du monde pour me réfugier dans un autre, mais petit à petit, j’ai pris le chemin inverse, pour raconter le monde à travers la bande dessinée. Je suis convaincu qu’on peut aborder des sujets importants et complexes avec humour et sans trop se prendre au sérieux et je m’efforce de mettre mon propos au service de la diffusion de la connaissance et du soutien à des causes qui me semblent importantes.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire des dessins pour la Horde ?
Je connais le collectif depuis longtemps, je suivais son travail de veille de l’extrême droite ; comme souvent dans ces cas-là, j’avais envie de participer, de soutenir. Je ne peux pas trop soutenir financièrement vu que je suis très précaire, et l’investissement en temps et en présence est encore difficile avec deux gamins en bas âge à la maison, mais le dessin, ça, je peux toujours, c’est souvent ma façon de prendre ma part.
Est-ce que tu avais déjà dessiné pour un autocollant ou un autre support militant ?
Oui, surtout pour la CNT dont je suis militant : j’ai fait des dessins pour des stickers, des badges, et surtout pour le journal Le Combat Syndicaliste, pour lequel je réalise régulièrement la couv, les illustrations d’articles, et des planches de BD sur l’étymologie et l’histoire.
J’ai aussi fait pas mal d’affiches pour le SIPC, le Syndicat des Imprimeurs de Presse et de la Communication.
Et des dessins ponctuels pour des tracts, affiches, banderoles ; je suis ouvert à toutes les demandes de collectifs antifascistes, antiracistes, féministes…
Est-ce que la collaboration a été facile ou y avait-il des contraintes particulières ?
Il y avait des contraintes, c’est ça qui était facile, et enrichissant ! Je suis convaincu, comme Georges Perec, que la contrainte libère. Le format sticker est différent de celui de l’affiche (et a fortiori de celui de la planche BD), ça me force à sortir de ma zone de confort. Et le fait de dessiner pour un support militant, qui est forcément collectif, me donne l’occasion de me remettre en question, de me nourrir, et aussi d’apporter quelque chose. Je vois mon boulot comme celui d’un mégaphone graphique : je ne suis pas là pour faire mon truc que je fais d’habitude, mais pour mettre mon savoir-faire au service d’une cause, pour aider à l’amplifier, à la faire résonner. Dans cette optique, la contrainte est une inspiration.
Est-ce que tu as d’autres projets militants, antifascistes ou autres ?
Dans l’immédiat, je bosse avec la Horde sur un jeu de cartes à paraître dans quelques mois chez Libertalia. On verra ensuite quels projets mettre en place avec eux, je suis très partant pour collaborer plus régulièrement. Et après, je continue à mettre mon crayon – enfin le stylet de ma tablette graphique, on va pas se mentir, je suis pas un luddite absolu – au service de tous les collectifs qui ont quelque chose à dire et qui pourraient avoir l’usage d’un dessin, d’une petite planche de BD à visée divulgatrice, ou d’un atelier BD pour donner plus de moyens de s’exprimer à celleux qu’on n’écoute pas…
Merci à toi !