Londres11-12/06 : "What is the Antifascist Game ?", discussion autour du rôle du jeu dans la lutte antifa

Un symposium pour les créateurs, joueuses/joueurs et organisateur·ice·s engagé·e·s dans le domaine du jeu est organisé à Londres vendredi 11 et samedi 12 juillet. Nous avons été invité·es pour y présenter "Antifa le Jeu" et participer aux discussions autour de la question : "Le fascisme, hier comme aujourd’hui, est un jeu malade et mortel. Quel rôle, le cas échéant, le jeu et le fait de jouer peuvent-ils jouer dans sa défaite ?"

En collaboration avec Games Transformed (« un festival londonien consacré à la discussion, la création et la pratique de jeux radicaux ») et Weird Economies (une plateforme qui explore les « imaginaires économiques extraordinaires face aux dispositifs financiers contemporains »), RiVAL : The ReImagining Value Action Lab présente "Qu’est-ce que le Jeu Antifasciste ?", un symposium d’une journée réunissant créateurs de jeux, penseurs du jeu, joueurs, artistes du jeu et intervenant·e·s ludiques pour réfléchir à cette question cruciale.
Ce symposium est organisé en parallèle du festival Games Transformed 2025, qui aura lieu le lendemain, le 12 juillet, au même endroit.
En solidarité avec les luttes internationalistes contre le fascisme dans les rues et les combats plus larges pour une démocratie radicale, nous nous rassemblerons pour poser des questions communes sur la menace croissante du fascisme, notamment :
En quoi les formes actuelles de fascisme sont-elles (dangereusement) ludiques, et quelles en sont les conséquences ? Comment utilisent-elles le jeu ? Quels usages font-elles des plateformes gamifiées, comme Twitch, YouTube, Discord ? Cette gamification les différencie-t-elle de leurs prédécesseurs du XXe siècle ?
Comment les jeux fascistes et les pratiques ludiques sont-ils liés à l’industrie vidéoludique hyper-capitaliste et à l’exploitation des travailleurs tout au long de ses chaînes d’approvisionnement, depuis l’extraction minière jusqu’à la surexploitation des développeurs « indépendants » ? En quoi sont-ils entremêlés à la tendance plus large de la gamification capitaliste, et à un climat général du capitalisme qui donne à tant de gens l’impression de jouer à un jeu impossible à gagner ?
Comment ces phénomènes sont-ils liés au patriarcat renaissant, au nationalisme raciste, au colonialisme et au génocide (en Palestine et ailleurs), à la politique revancharde et à la transphobie meurtrière ?
Comment les jeux, tant mainstream qu’alternatifs (numériques ou analogiques), encouragent-ils ou promeuvent-ils des attitudes fascistes, que ce soit par leur contenu ou leur forme (ou les deux) ?
Nous poserons aussi des questions de résistance, de rébellion et de renouveau, notamment :
Quel rôle le jeu peut-il jouer pour défendre nos communautés contre le fascisme, voire pour l’abolir ?
Comment les pratiques de jeu anticapitalistes, queer, féministes, crip (handi) et autres formes de « jeu par le bas » peuvent-elles s’articuler aux luttes antifascistes ?
Comment celles et ceux qui croient au pouvoir du jeu peuvent-ils tracer une ligne de démarcation face aux imaginaires fascistes, et défendre cette ligne ? Comment reconnaître nos ennemis, et soutenir nos allié·e·s ?
Quels jeux nous aideront à bâtir un monde postfasciste et postcapitaliste ? À quoi ressembleront les jeux et les pratiques ludiques une fois la victoire acquise ? Quels jeux jouerons-nous en chemin ?
Ces questions volontairement provocatrices sont là pour stimuler, plutôt que restreindre, l’imagination autour du type de travaux et de réflexions bienvenus lors de cette rencontre.

Quand nous parlons de jeux, nous ne pensons pas uniquement à l’industrie numérique de masse. Nous voulons également porter notre attention sur les jeux de société, les jeux de rôle (sur table, grandeur nature/LARP, etc.), les sports, la gamification de… tout, les jeux amoureux et sexuels, les jeux éducatifs et le concept plus large du jeu.
Quand nous parlons de fascisme, nous pensons aussi bien de manière historique qu’actuelle, dans ce qu’on appelle « l’Occident » mais aussi dans le « reste du monde », non seulement en tant qu’idéologie et structure politique, mais aussi comme un ensemble d’attitudes et d’orientations réactionnaires qui célèbrent et renforcent le pouvoir et la domination.
Nous accueillons une pluralité de réponses à cet appel, émanant de créateur·ice·s de jeux, praticien·ne·s du théâtre interactif et artistes, chercheur·euse·s et intellectuel·le·s (avec ou sans affiliations ou titres académiques), organisateur·ice·s communautaires partageant une opposition au fascisme et une compréhension de ses liens avec le racisme et le nationalisme, le patriarcat, l’homophobie, la transphobie, le capitalisme, le validisme et d’autres systèmes de domination.
Le format exact du symposium dépendra des participant·e·s. Il ne s’agira pas d’un événement académique classique avec présentations de communications. Nous concevrons plutôt un format bien animé qui favorisera l’échange d’idées, la rencontre d’esprits semblables, la formulation de questions importantes et la création de nouvelles connexions et collaborations. Nous recherchons des participant·e·s sincèrement curieux·ses et intéressé·e·s par la réflexion collective — pas de « je-sais-tout » ni de preneur·se·s de parole dominateur·rice·s.
La plupart des activités auront lieu en privé, pour les personnes inscrites. Il y aura une table ronde publique, qui sera enregistrée et diffusée comme le dernier épisode du podcast The Exploits of Play, saison 2 : Against the Fascist Game, par Weird Economies.

Informations pratiques en cliquant ici