Affaire BudapestMobilisons-nous contre l’extradition de Zaid vers la Hongrie

Après avoir tenté de faire extrader notre camarade antifasciste albanais Gino, la Hongrie continue de traquer des antifascistes qu’elle accuse d’avoir attaqué des néonazis en février 2023 lors du rassemblement annuel qui a lieu à Budapest, à la gloire du Troisième Reich. Zaid, un jeune syro-palestinien de 22 ans, est lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la Hongrie : le 12 novembre prochain, la justice française décidera, ou non, de son extradition… Voici quelques extraits d’un article très complet sur le sujet, à retrouver en intégralité sur le site du Poing.

Accusé d’avoir participé aux violences contre les néonazis, Zaid se retrouve embarqué dans cette affaire : « Mon nom a fuité dans la presse et la police a débarqué chez mes parents fin 2023, mais je n’y étais pas. » Lui qui a fui à ses 11 ans la guerre civile syrienne pour l’Allemagne, avec un statut de réfugié, se retrouve de nouveau en cavale. Épuisé, il finit par se rendre, avec d’autres militants, à la police allemande. « J’ai passé 108 jours de prison à Cologne et j’ai été libéré sous contrôle judiciaire », nous confie le jeune homme, toujours avec un large sourire. Les antifascistes inquiétés par la justice allemande dans le cadre de l’affaire Budapest risquent gros : une condamnation à 5 ans de prison en mai 2023 pour Lina, et 9 ans de détention requis par le parquet de Munich dans le procès de Hanna, en septembre 2025.

Après la victoire de Gino, celle de Zaid ?
« Pour moi, l’enjeu c’était surtout d’éviter que la demande d’extradition de la Hongrie soit examinée en Allemagne », explique Zaid. Le cas du militant albanais Gino convainc Zaid de se rendre aux autorités judiciaires françaises, le 1er octobre 2025. En effet, Gino, arrêté fin 2024 par la sous-direction antiterroriste et incarcéré pendant 4 mois à Fresnes, bénéficie d’un fort soutien militant, et sa demande d’extradition est rejetée par la justice française en avril 2025, en raison de risques de torture et d’un procès inéquitable. Les mêmes motifs sont avancés par la justice italienne pour s’opposer, en mars 2024, à l’extradition de Gabriele Marchesi. « Le temps est venu, pour moi aussi, de parler de mon affaire, clame Zaid. Je ne veux plus vivre sous pression, caché, dans la défensive. Je veux enfin pouvoir autodéterminer ma vie : trouver un travail, un logement stable, aller de l’avant, continuer le sport et la musique. Viktor Orbán essaye de persuader la France qu’en Hongrie, il y a des procès équitables et des conditions de détention dignes, mais ce ne sont que des mensonges. »

Une audience est prévue le 12 novembre 2025 pour statuer sur la demande d’extradition de Zaid vers la Hongrie. En attendant, son passeport est aux mains de la justice et il doit pointer chaque semaine au commissariat. Rien n’est joué d’avance. En février 2025, Maja T. a refusé d’admettre sa culpabilité en échange d’une peine de 14 ans de prison, ce qui laisse entrevoir l’importance de la peine finale encourue. Le 7 octobre 2025, le Parlement européen a voté le maintien de l’immunité d’Ilaria Salis à seulement 306 voix pour et 305 contre. Et n’oublions qu’après le procès sur le fond, la Hongrie pourra formuler une nouvelle demande d’extradition de Gino. Viktor Orbán, grand ami de Donald Trump et de Vladimir Poutine, a de sérieuses cartes en main pour faire pression sur la France, dont les institutions sont gangrénées par l’extrême droite. La mobilisation pour Zaid reste donc à construire, ici et maintenant.

Source: Le Poing