Montpellier17/11 : rassemblement de soutien à Hans, victime d’un lynchage négrophobe

Des soutiens de Hans, jeune homme noir victime d’un lynchage dans une fête de village dans l’Aude en juillet dernier, appellent à le soutenir dans sa lutte judiciaire contre le racisme et la négrophobie.
Rendez-vous le lundi 17 novembre 2025, dès 13h00, à la Cour d’Appel de Montpellier (1 rue du Maréchal Foch), pour une audience débutant à partir de 14h00 (afin de respecter la volonté de Hans et de sa famille, merci de ne pas apporter de drapeaux, banderoles, chants, revendications à scander). Voici leur communiqué.

Photo : Maison des potes

En juillet 2022, lors d’une soirée, en pleine fête de village à Verzeille (Aude), Hans et son ami M., deux jeunes hommes noirs, l’un d’origine guadeloupéenne et l’autre d’origine mahoraise, ont été les cibles d’un lynchage collectif et négrophobe. Ces faits de violences en réunion, avec arme de catégorie D (gazeuse) et menaces de mort ont été commis à leur encontre par plus d’une vingtaine d’assaillants (certains déjà bien alcoolisés depuis les 2 jours de fête).
Une incitation à la haine et à la violence raciste motivée dès l’arrivée de Hans, de M. et de leur petit groupe d’amis à cette fête. Hormis les personnes blanches du groupe, ils feront immédiatement l’objet de préjugés et de suspicions de piqures sauvages (jamais prouvées à ce jour). Puis leurs effets personnels seront fouillés par le comité des fêtes, ainsi que par des participant·e·s à cette fête, dont des habitant·e·s du village.
Cette atmosphère d’hostilité et de méfiance va davantage basculer dans l’horreur pour Hans et son ami M., dès lors qu’un participant (se faisant passer pour un gendarme et pompier) et d’autres responsables se font les auteurs et relais des cris « c’est les noirs, c’est les noirs qui piquent ! ». S’en suit alors une véritable "chasse aux noirs", délibérément filmée puis partagée via une application, où certains protagonistes et habitants de Verzeille se vanteront « d’avoir fait courir des "noirs et des bougnoules" » et « d’avoir tapé deux "négros" ».
Depuis ce jour, Hans a porté plainte, avec la fédération nationale de la Maison des Potes, constituée partie civile. Parmi ses agresseurs, 3 seulement sont poursuivis :
 un élu local, 2ème adjoint au maire de Verzeille, co-président du comité des fêtes organisant l’événement, et à la tête du club de rugby Carcassonne XIII
 un jeune champion de rugby local, fils de la présidente du comité
 un agent de sécurité.
La qualification du caractère raciste n’est d’ailleurs pas retenue lors du jugement en première instance. Le Tribunal de Carcassonne considérant ce lynchage collectif comme « une simple bagarre de soirée ». Hans, malgré l’isolement et des intimidations, a fait appel de la décision. L’affaire est depuis passée en Cour d’Appel de Montpellier. Mais, pour l’heure, se sont succédés de multiples épisodes de renvois.
Après trois ans de procédures, fruit d’un long parcours judiciaire afin d’obtenir la reconnaissance du caractère raciste et particulièrement violent de ce qu’ont enduré Hans et M., une nouvelle date d’audience s’est vue annoncée à Hans.
En conséquence, il appartient à la Cour d’Appel de Montpellier de se montrer exemplaire, sur la pleine considération et caractérisation des faits, sur leurs préjudices physiques et moraux, sur leurs multiples conséquences dans le quotidien de Hans, et sur la responsabilité des agresseurs.
Il n’est pas possible que de tels actes soient minimisés et silenciés, et que la motivation raciste de leurs auteurs ne soit pas estimée comme telle en dépit de l’évidence et des preuves. Le racisme n’est pas une opinion et relève, à minima, d’un délit. Il est temps que la justice, l’ensemble des institutions et la société françaises se montrent exemplaires et reconnaissent la gravité des phénomènes racistes afin de les enrayer.

Afin de respecter la volonté de Hans et de sa famille, merci de ne pas apporter de drapeaux, banderoles, chants, revendications à scander. Les pancartes avec slogans écrits sont autorisées. Nous vous demandons aussi de veiller à ce que ce rdv se tienne paisiblement, sans débordements ni affrontements et sans récupérations politiques.